Mais pourquoi met-il pays bretons au pluriel ? Et quel rapport avec le Gwenn A Du ? Et puis d’abord, c’est quoi, le Gwenn A Du ?
Voilà de prime abord ce qui peut choquer dans ce titre lorsqu’on n’a aucune connaissance de l’Histoire bretonne. Pourtant, vous allez comprendre très rapidement que la définition du terme pays colle parfaitement avec le symbolisme associé au Gwenn A Du1, le drapeau breton…
La Bretagne historique se composent de neufs provinces, aussi appelées pays. Elles correspondent plus ou moins aux évêchés de Bretagne, ou plus exactement aux marchés principaux des zones d’influences géographiques correspondantes.
Schématiquement :
- la Cornouaille, le Léon, le Trégor et le Vannetais à l’ouest, dans ce qui est appelé communément la Basse-Bretagne, ou Bretagne bretonnante où l’on parle le breton,
- et les pays nantais, rennais, de Saint-Brieuc (Penthièvre), de Saint-Malo et de Dol à l’est, la Haute-Bretagne, gallèse, où l’on parle le gallo.
Comptez ces pays : 4 pays en Haute-Bretagne, 5 pays en Basse-Bretagne. Comptez maintenant les bandes noires et blanches du Gwenn A Du… Et oui, vous l’avez ! Dans le coin gauche du drapeau, le quartier est dit « d’hermines innombrables », et ne fait que reprendre le symbole de la bannières d’hermine, réponse à la fleur de lys qui ornait le drapeau royal.
La Basse et la Haute-Bretagne n’ont pas d’existence officielle, il n’y a donc pas de limite administrative, mais plutôt une frontière linguistique… C’est malgré tout très relatif si l’on considère que Rennes et surtout Nantes par exemple, bien que gallèses, ont connu une forte influence bretonnante au Moyen Âge, tandis qu’à Vannes et Brest, en pays bretonnant, on a toujours parlé breton et français. De même, Saint-Brieuc, en Haute-Bretagne, a longtemps été considéré comme une enclave bretonnante en pays gallo.2
1 : Gwenn A Du ou Gwenn Ha Du en breton, Blanc e Neirr en gallo.
2 : La plupart des informations de cet article sont une synthèse de ce qu’on peut trouver sur le portail de la Bretagne sur Wikipédia.