La vanille de Tahiti

La vanille de Tahiti, ou Vanilla Tahitensis, est un cultivar de Vanilla planifolia. Mais ses qualités aromatiques particulières l’ont fait longtemps considérer comme une espèce distincte.

La production de cette vanille est bien moindre que pour la vanille Bourbon, mais elle possède des caractéristiques qui la rendent très intéressante.

Vanille de Tahiti séchant sur un linge
Vanille de Tahiti séchant sur un linge
Crédits : Jérôme Picard

Contrairement à la vanille traditionnelle (Vanilla planifolia), la gousse n’explose pas pour libérer les grains lorsqu’elle arrive à maturité. Elle peut donc atteindre sa pleine maturité avant d’être récoltée et séchée.

De plus, au contraire des autres espèces exploitées commercialement, la vanille de Tahiti contient de l’héliotropine, un parfum très capiteux  utlisé dans les cosmétiques. L’acide para-hydrobenzoïque est aussi en très forte proportion dans cette vanille. La vanilline est par contre en quantité beaucoup plus faible.

L’intérêt pour la vanille de Tahiti a redoublé depuis que des chercheurs ont trouvé dans les gousses de l’éthylvanilline, une molécule au parfum 3 à 4 fois plus intense que la vanilline. Mais la concentration reste trop faible pour concurrencer la molécule synthétique.

 La méthode de fécondation artificielle des gousses a été importée à Tahiti en 1850, après sa découverte en 1841 sur l’île de la Réunion (voir l’article sur la vanille Bourbon).

Voir aussi :

La vanille Bourbon

Le nom de vanille Bourbon (ou vanille de Bourbon) ne correspond pas à la dénomination vernaculaire d’une espèce de vanille, mais plutôt à un label destiné à identifier une appellation géographique.

Provenant du Mexique, cette orchidée rapportée en Europe par les Conquistadors en 1516 débarque à la Réunion en 1819 avec le commandant Pierre-Henri Philibert Marchand, dans le but de diversifier les ressources de l’Île. L’espèce concernée est ici Vanilla planifolia.

Si elle pousse sans soucis sur l’île, elle ne dispose malheureusement pas de son insecte pollinisateur naturel : l’abeille Mélipone que l’on ne trouve qu’au Mexique, une abeille sans dard. La légende veut qu’en 1841, un jeune esclave du nom d’Edmond Albius découvre une technique manuelle de fécondation en froissant une fleur de vanille un jour de colère. Quelques jours plus tard, cette fleur devenait une gousse ! Depuis, les cultivateurs déchire la membrane séparant les organes de la fleur pour faciliter cette fécondation.

Blason de l'île de la Réunion
Blason de l’île de la Réunion

Pour différencier les productions provenant de la Réunion, connue sous le nom d’île Bourbon jusqu’en 1793(*), de celles provenant du Mexique ou de Tahiti, un label fut créé en 1964 : Mondial Vanille Bourbon. S’il n’a aucun aspect juridique réel, il est néanmoins reconnu commercialement pour la grande qualité du produit associé. Aujourd’hui, ce label regroupe les productions de l’île de la Réunion, de Madagascar, des Comores et de l’île Maurice.

(*) : L’île de la Réunion redeviendra d’ailleurs l’île Bourbon entre 1810 et 1848.

Voir aussi :

La Vanille

Je me lance dans la confection de rhums arrangés, en attaquant l’étape finale des préparations maison. Et avec cette étape se pose la question du choix de la vanille à employer pour les mélanges.

On entend souvent parler de la vanille Bourbon, véritable référence tant en cuisine qu’en rhumeries… Mais en fouillant un peu, on découvre qu’une autre vanille est utilisée couramment : la vanille de Tahiti. Il n’en fallait pas plus pour que je mette mon nez dans les détails !

Gousses de vanille
Gousses de vanille
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Hibiscus des Marais

Extrait de mes archives d’une précédente version du blog, article du 01/08/2008

Cet été, nous avons découvert chez les fleuristes et autres pépiniéristes une plante sur l’île d’Oléron : l’Hibiscus des Marais ! Ma femme étant fan des plantes du genre Hibiscus, nous en avons ramené un pied à la maison.

hibiscus des marais
Hibiscus moscheutos
Classification classique
RègnePlantae
DivisionMagnoliophyta
ClasseMagnoliopsida
OrdreMalvales
FamilleMalvaceae
GenreHibiscus
Nom binominal
Hibiscus moscheutos L., 1753
Classification phylogénétique
OrdreMalvales
FamilleMalvaceae
Synonymes
Hibiscus palustris L. Hibiscus aquaticus DC. Hibiscus roseus Hibiscus oculiroseus Britt. Hibiscus opulifolius Greene Hibiscus pinetorum Greene

De son vrai nom Hibiscus moscheutos, l’Hibiscus des Marais est aussi connu sous le nom Hibiscus palustris, et a été décrit en 1753 par Carl Linnæus.

Cette vivace est originaire du sud de l’Amérique du Nord. Comme son nom vernaculaire (nom commun) le laisse à penser, il s’agit principalement une plante des zones humides, qui apprécie donc un sol frais à humide. Un plan d’eau à proximité pourrait lui être bénéfique. Néanmoins, nous en avons vu un plant magnifique en rocaille.

Gélive, cette plante nous a été annoncée comme résistant jusqu’à -20°C, néanmoins, les quelques sites en référence annoncent entre -8°C et 5°C, avec paillage. Nous prendrons donc la précaution de bien la protéger cet hiver, car notre climat est plus marqué que sur l’île.

De port dressé, l’Hibiscus des Marais développe ses tiges pubescentes (allant parfois jusqu’à 2m – voire plus dans d’excellentes conditions), ainsi que son feuillage au printemps. Les feuilles sont donc caduques, ovales et dentées, d’un vert soutenu, avec un revers tomenteux. Elles mesurent entre 10 et 25cm de long.

Les fleurs sont très semblables à celles de l’Hibiscus Rose de Chine, ou Hibiscus rosa-sinensis. Elles apparaissent à l’aisselle des feuille de juillet à septembre, et peuvent faire jusqu’à 20cm de diamètre. Les couleurs vont du blanc au coeur rouge vif, au rouge cramoisi intégrale, en passant par le rose.

Pendant les périodes chaudes, il faut veiller à arroser abondamment pour éviter que les pieds séchent sur place.

La multiplication se fera au printemps, par semis ou division de la souche.

Bientôt quelques photos de notre spécimen !


Références :