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Petite sortie orchidophile en Essonne (91)
La vanille de Tahiti
La vanille de Tahiti, ou Vanilla Tahitensis, est un cultivar de Vanilla planifolia. Mais ses qualités aromatiques particulières l’ont fait longtemps considérer comme une espèce distincte.
La production de cette vanille est bien moindre que pour la vanille Bourbon, mais elle possède des caractéristiques qui la rendent très intéressante.
Contrairement à la vanille traditionnelle (Vanilla planifolia), la gousse n’explose pas pour libérer les grains lorsqu’elle arrive à maturité. Elle peut donc atteindre sa pleine maturité avant d’être récoltée et séchée.
De plus, au contraire des autres espèces exploitées commercialement, la vanille de Tahiti contient de l’héliotropine, un parfum très capiteux utlisé dans les cosmétiques. L’acide para-hydrobenzoïque est aussi en très forte proportion dans cette vanille. La vanilline est par contre en quantité beaucoup plus faible.
L’intérêt pour la vanille de Tahiti a redoublé depuis que des chercheurs ont trouvé dans les gousses de l’éthylvanilline, une molécule au parfum 3 à 4 fois plus intense que la vanilline. Mais la concentration reste trop faible pour concurrencer la molécule synthétique.
La méthode de fécondation artificielle des gousses a été importée à Tahiti en 1850, après sa découverte en 1841 sur l’île de la Réunion (voir l’article sur la vanille Bourbon).
Voir aussi :
La vanille Bourbon
Le nom de vanille Bourbon (ou vanille de Bourbon) ne correspond pas à la dénomination vernaculaire d’une espèce de vanille, mais plutôt à un label destiné à identifier une appellation géographique.
Provenant du Mexique, cette orchidée rapportée en Europe par les Conquistadors en 1516 débarque à la Réunion en 1819 avec le commandant Pierre-Henri Philibert Marchand, dans le but de diversifier les ressources de l’Île. L’espèce concernée est ici Vanilla planifolia.
Si elle pousse sans soucis sur l’île, elle ne dispose malheureusement pas de son insecte pollinisateur naturel : l’abeille Mélipone que l’on ne trouve qu’au Mexique, une abeille sans dard. La légende veut qu’en 1841, un jeune esclave du nom d’Edmond Albius découvre une technique manuelle de fécondation en froissant une fleur de vanille un jour de colère. Quelques jours plus tard, cette fleur devenait une gousse ! Depuis, les cultivateurs déchire la membrane séparant les organes de la fleur pour faciliter cette fécondation.
Pour différencier les productions provenant de la Réunion, connue sous le nom d’île Bourbon jusqu’en 1793(*), de celles provenant du Mexique ou de Tahiti, un label fut créé en 1964 : Mondial Vanille Bourbon. S’il n’a aucun aspect juridique réel, il est néanmoins reconnu commercialement pour la grande qualité du produit associé. Aujourd’hui, ce label regroupe les productions de l’île de la Réunion, de Madagascar, des Comores et de l’île Maurice.
(*) : L’île de la Réunion redeviendra d’ailleurs l’île Bourbon entre 1810 et 1848.
Voir aussi :
La Vanille
Je me lance dans la confection de rhums arrangés, en attaquant l’étape finale des préparations maison. Et avec cette étape se pose la question du choix de la vanille à employer pour les mélanges.
On entend souvent parler de la vanille Bourbon, véritable référence tant en cuisine qu’en rhumeries… Mais en fouillant un peu, on découvre qu’une autre vanille est utilisée couramment : la vanille de Tahiti. Il n’en fallait pas plus pour que je mette mon nez dans les détails !
- La vanille, qu’est-ce que c’est ? (cet article)
- Vanille Bourbon
- Vanille de Tahiti